Coco


Pour votre santé, mangez de cette huile !

Les personnes qui ont des problèmes de cholestérol, des maladies cardiovasculaires, qui souffrent de diabète ou d'obésité, mais aussi tous ceux d'entre nous qui sont en bonne santé et cherchent à le rester, doivent à tout prix prendre du recul par rapport aux slogans simplificateurs du Ministère de la Santé, et adopter une attitude intelligente, et donc mesurée, sur leur régime alimentaire.
Aujourd'hui, nous allons examiner une huile de haute qualité, qui non seulement ne nuit pas à la santé, mais qui devrait même être obligatoire dans toutes les bonnes cuisines : l'huile de noix de coco vierge.
L'idée de vous en parler m'est venue parce que je suis sur l'île de Contadoras, au large du Panama, pour étudier certaines habitudes indiennes. L'île de Contadoras fait partie de l'Archipel des Perles (Las Perlasen espagnol) dont la plupart des îles sont vierges de construction moderne. Les fonds marins scintillent de coquillages nacrés et de coraux exceptionnels, qui offrent nourriture et habitat à une abondance de poissons tropicaux, tortues, homards, langoustes et raies manta. Vous pouvez les caresser de la main, pour peu que vous soyez équipé d'un masque et d'un tuba.
Les plages, comme vous l'imaginez, comptent de nombreux cocotiers. On raconte que c'est grâce aux marins qui, autrefois, en transportaient des cargaisons pour leur jus, précieux en haute mer. Le cocotier, arbre d'origine africaine, se serait répandu dans les îles des Caraïbes et du Pacifique parce que les conquistadors et autres trafiquants d'esclaves jetaient sur les plages leur restes de noix de coco pourrissant en fond de cale. Certaines ont germé, s'y sont plu, et nous voici, quatre cents ans plus tard à profiter de leur silhouette gracile et de leur ombre.
Dotés de la faculté de flotter, les fruits se sont dispersés par la mer pour atterrir sur la plupart des îlots tropicaux, où ils ont pris racine dans le sol sablonneux des plages et y créent des paysages de carte postale.
Pour les populations des régions côtières, qui n’avaient pas toujours accès à de l’eau potable, le liquide de la noix de coco immature était un véritable cadeau des dieux. Un autre intérêt de tous ces cocotiers est qu'ils permettent aux guides touristiques de faire frissonner le voyageur occidental, en le mettant en garde contre les chûtes de noix de coco, paraît-il mortelles. Je n'ai toutefois aucune statistique à vous donner sur le nombre réel de victimes annuelles de ce stupide accident...

Une huile saturée, bonne comme du lait maternel

Mais venons-en aux vertus de la noix de coco pour votre santé. Là où je vais vous étonner, cher lecteur, est que je vous recommande l'huile de noix de coco (vierge) alors même qu'elle contient 90 % d'acides gras saturés. Oui, 90 %. Et nous parlons bien de ces épouvantables graisses saturées que l'on retrouve dans les saucisses, les rillettes, les côtes de boeuf, les côtelettes d'agneau et le foie gras, le cauchemar de la Fédération Française de Cardiologie !
En effet, les recherches les plus récentes indiquent en réalité que les graisses saturées ne font pas forcément augmenter le taux de cholestérol ni le risque de maladies cardiovasculaires. Au contraire, il se trouve que l'huile de noix de coco, bien que solide à température ambiante, et donc d'apparence proche de celle du saindoux, contient 50 % d'acide laurique, cet acide gras même qui se trouve dans le lait maternel, et qui est si bénéfique à la santé, au système immunitaire, et à l'intelligence des petits. Pour vous également, l'acide laurique est excellent : il se transforme dans votre corps en monolaurine aux effets antibactérien, antiviral et antifongique. Surtout, il augmente votre taux de « bon » cholestérol HDL, ce qui fait baisser votre risque de maladies cardiovasculaires ! (1).
Son effet est même plus favorable que les acides gras monoinsaturés (huile d'olive) et polyinsaturés (oméga 3, 6, et 9). Deux études ont démontré des effets intéressants de la consommation d’acides gras saturés provenant d’huile de coco, comparativement à des acides gras saturés d'origine animale (2) ou d’acides gras monoinsaturés et polyinsaturés (3) sur différents facteurs de risque des maladies cardiovasculaires.

Votre meilleur choix pour les fritures

Et ce n'est pas tout : l'huile de coco est également composée à 20 % d'acide myristique et 10 % d'acide palmitique, des acides gras saturés à moyenne chaîne qui, comme l'acide palmitique, ont une très grande stabilité et résistent très bien à la chaleur. Ainsi, bien que les fritures soient déconseillées en général, vous réduirez fortement l'impact négatif des fritures si vous utilisez de l'huile de noix de coco, plutôt qu'une autre huile végétale ou animale. L'huile de coco se dénature moins que les autres à la cuisson et, surtout, les aliments frits l'absorbent moins. Vos fritures seront donc plus légères et moins toxiques.
A noter que, malgré tout, l'huile de noix de coco ne sera bonne pour votre santé que si vous en faites une consommation modérée (comme pour tout), et surtout si vous consommez par ailleurs beaucoup de fruits et légumes. Mais il est probable que la plupart d'entre nous n'en abuserons pas, ne serait-ce que pour des raisons financières : l'huile de noix de coco vierge coûte horriblement cher. Elle est couramment vendue à 30 euros le kilo. Les commerçants la distribuent souvent en petit conditionnement (200 mL) pour mieux faire passer la pilule.

Diminuez votre risque d'hypertension

Il n'en reste pas moins qu'il est fortement recommandé d'avoir dans votre armoire de cuisine de l'huile de noix de coco, que vous pourrez au besoin mélanger avec d'autres huiles.
Solide à température ambiante, vous pouvez vous en servir pour remplacer le beurre sur vos tartines. Vous pouvez aussi vous en servir pour faire des vinaigrettes. Il faudra simplement la réchauffer légèrement pour la faire fondre avant de la mélanger à vos autres ingrédients.
Dans une étude réalisée chez une population du sud de l’Inde, une consommation élevée de fruits, de légumes et de noix de coco était reliée à une plus faible incidence d’hypertension artérielle. (4) Il s'agissait dans cette étude de noix de coco entières (enfin, la partie qui se mange, bien sûr).
La chair de noix de coco regorge de nutriments essentiels bienfaisants, en particulier le manganèse, le cuivre et le fer. Elle est de plus exceptionnellement riche en fibres alimentaires, qui contribuent à réduire l’incidence des maladies cardiovasculaires, contrôlent le diabète de type 2 et l’appétit. Une étude publiée dans le British Journal of Nutrition en 2003 a démontré que, plus un aliment est enrichi avec une quantité élevée de farine de noix de coco, plus son index glycémique est faible. (5) Les fibres alimentaires de la noix de coco pourraient enfin diminuer le risque de tumeurs au côlon, mais des études supplémentaires sont nécessaires pour le confirmer. (6)

Précautions

Attention, il est courant que l’huile de coco vendue dans le commerce soit extraite à l’aide de solvants chimiques, puis raffinée et désodorisée. Toutefois, on peut trouver dans les magasins de produits naturels des huiles vierges biologiques simplement extraites par pression.
Vous pouvez la conserver six mois à température ambiante, et plus longtemps encore au réfrigérateur. Veillez à bien garder le récipient fermé pour éviter l’oxydation.
Enfin, faites attention de ne pas exposer votre huile de noix de coco à une flamme vive : excellent combustible, elle pourrait s'enflammer.
A votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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