gastro entérites


A savoir sur les toilettes publiques

« L'expérience a été menée avec le laboratoire d'hygiène de la Ville de Paris à la sortie de toilettes publiques. Trois personnes sur quatre ne s'étaient pas lavé les mains ou avaient recueilli des germes fécaux sur une poignée de porte.
Toutes avaient porté plusieurs fois leur main à la bouche et avaient contaminé plus de 60 % des personnes à qui elles avaient serré la main ! Il n'est donc pas étonnant que la gastro-entérite puisse toucher un grand nombre de personnes en très peu de temps ! »
Cette information publiée dans « Dossiers familial » m'a frappée, au moment où la presse s'étonne de l'ampleur de l'épidémie de gastro cette année.
Beaucoup d'infections pourraient être évitées par des gestes simples :
« Fermez le couvercle de vos toilettes avant de tirer la chasse d'eau », explique le Dr Frédéric Saldmann, spécialiste de l'hygiène alimentaire, et auteur du livre "On s'en lave les mains". Une étude américaine a montré que la chasse d'eau produit un effet aérosol qui, par les gouttelettes qu'elle pulvérise, envoie des germes sur toute la surface de vos toilettes, notamment sur le papier toilette utilisé ultérieurement par d'autres personnes.
Certains de ces virus ou bactéries peuvent encore être inhalés au cours des deux heures qui suivent, entraînant des infections respiratoires.
Selon le réseau Sentinelles de l'Inserm, le nombre de « diarrhées aiguës devrait continuer d'augmenter » dans les semaines à venir. Le seuil de l'épidémie a été franchi hier. Si vous voulez avoir une chance d'être épargné, pensez-bien à vous laver les mains fréquemment et reportez-vous à la « stratégie anti-gastro » que nous avons publiée le 15 novembre dernier.
En plus des règles d'hygiène élémentaire (ne portez pas vos doigts dans votre bouche, votre nez, vos yeux ni vos oreilles, utilisez des mouchoirs en papier jetable, toussez dans votre coude pour ne pas infecter vos mains...), voici ce que Xavier Kern* et moi recommandions contre la gastro :

Boostez votre système immunitaire

Soignez votre flore intestinale, pièce stratégique centrale de votre dispositif de défense immunitaire, en consommant des prébiotiques, aliments que vous ne digérez pas mais qui serviront de nourriture aux bonnes bactéries qui sont dans votre intestin, et en prenant des probiotiques, c'est-à-dire des bactéries et levures qui ont un effet positif pour votre santé, et qui régénèreront votre flore intestinale.
Le miso et les produits issus de la lactofermentations ou fermentations lactiques, comme la choucroute, sont des aliments quasi miraculeux pour la reconstitution de la flore intestinale et bactérienne en générale.
Vous avez peut-être déjà entendu parler dans les rayons de phytothérapie (se soigner par les plantes) des échinacées ces plantes qui renforcent le système immunitaire. Vous pouvez trouver des préparations sous forme de teinture mère (le principe actif de la plante est extrait avec de l'alcool, mais les quantités restantes dans le produit final sont très faibles). En prévention, vous pouvez prendre trente gouttes d'échinacées, trois fois par jour, à mélanger dans de l'eau ou tout autre liquide. La cure dure deux semaines à un mois, et est à renouveler si vous sentez des alertes. Un flacon de 60 ml d'échinacées coûte environ quatre euros, et devrait pouvoir vous tenir tout l'hiver.
La propolis, à macher, en spray, ou en goutte à diluer dans un verre d'eau tiède, est aussi un excellent stimulant du système immunitaire. La propolis est un enduit dont les abeilles se servent pour recouvrir toutes les surfaces intérieures de la ruche afin d'en assurer l’étanchéité et surtout pour lutter contre les invasions microbiennes ou fongiques (champignons). Les abeilles fabriquent la propolis à partir de diverses résines qu’elles recueillent sur les bourgeons et l’écorce des arbres (surtout sur les peupliers et les conifères), et auxquelles elles ajoutent de la cire et des sécrétions salivaires.
La vitamine C est également essentielle en automne. Elle est primordiale pour maintenir votre système immunitaire en état de contre-attaquer dès qu'une nouvelle bactérie cherche à se frayer un chemin dans votre corps. Pensez donc, surtout en période hivernale, à consommer beaucoup d'oranges, mandarines, qui regorgent de vitamine C, mais aussi de la banane, qui est une excellente source de magnésium. Toutefois, il est douteux que vous puissiez atteindre la quantité nécessaire de vitamine C sans prendre de comprimés.

Et de plus...

Pour renforcer son système immunitaire, la cohérence cardiaque a fait ses preuves (avec des études à l'appui) (3). Elle consiste en l'application de respirations plus longues qu'habituellement, avec 5 secondes d'inspiration par le nez (pour éviter le passage des bactéries de l'air directement dans la gorge, grâce aux poils qui sont dans le nez) puis 5 secondes d'expiration par la bouche pour que ce soit plus profond. Appliquez ces respirations 3 fois par jour pendant 5 minutes, cela sera bon pour augmenter votre résistance mais vous permettra aussi de passer un moment au calme.
Essayer de bien dormir, de manger beaucoup de fruits et légumes, de faire de l'activité physique (au moins 30 mn d'activité à l'extérieur, chaque jour).

Que faire si vous êtes déjà atteint

D'abord, vous devez interrompre votre régime alimentaire normal, mais vu les vomissements et les diarrhées provoquées par la gastro, vous l'aurez certainement fait spontanément.
Dans la mesure où vous perdez beaucoup de liquide, par le haut et par le bas, vous devez lutter contre la déshydratation, en buvant régulièrement de l'eau de riz.
Dès que votre appétit renait, mangez de la purée pomme de terre-carottes (sans lait), du poulet bouilli cuit avec des légumes, et le bouillon ainsi obtenu. Peu à peu, vous pourrez réintroduire le riz et le pain.
Au bout de trois jours sans diarrhées ni vomissement, vous pourrez reprendre votre alimentation habituelle.
Trois jours sans vomissements ou diarrhées seront les indices de la reprise de l’alimentation habituelle. Éviter quand même les aliments gras et les viandes autres que le poulet bouilli au début de la reprise alimentaire.
Recette d’eau de riz : faites bouillir pendant 30 minutes un volume de riz complet dans seize volumes d'eau, ajoutez une demi cuillère à café de sel de mer gris. Passez le liquide au chinois pour retirer le riz, laissez tiédir. Au moment de servir, vous pouvez ajouter un peu de miel pour améliorer le goût.

Huiles essentielles et pépins de pamplemousse

Les pépins de pamplemousse chinois détruisent tous les germes néfastes des intestins, avec l'aide de l'huile essentielle de thym. Cette dernière est votre grande alliée pour les maladies infectieuses, y compris celles des enfants. Deux gouttes dans une cuillère à café de miel, mélangées à une tisane de romarin seront bénéfiques aussi bien pour la gastro que pour la grippe.
Le sirop de sureau noir est le grand champion des infections virales. Les résultats des recherches montrent que l'extrait des baies est capable d'enrayer en deux jours les symptômes de la grippe chez 93,3% des sujets traités.
A votre santé !
Jean-Marc Dupuis avec Xavier Kern (Santé et Nutrition)
*Xavier Kern, qui m'avait aidé sur cet article sur la gastro, est ingénieur biomédical et anime le site http://www.whitneycrossroads.com/
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Viens poupoule, viens poupoule, viens!


Ce délicieux plat qu'on ne consomme plus assez

« Cher Jean-Marc,
Chaque hiver, je m'inquiète d'attraper un rhume et une toux. Ma grand-mère nous préparait toujours à cette saison, du bouillon. Elle nous répétait que c'était indispensable pour notre santé et nous faisait sucer la moëlle des os. De fait, nous n'étions jamais malades. Que pensez-vous de cette idée ? Je n'ai pas envie d'imposer ça à mes enfants mais peut-être y avait-il une utilité ? »
Christine N., Yvelines

Réponse : Tout ce qui peut vous éviter de tomber malade (et de prendre des antibiotiques) est, à mon sens, une bonne chose. Quand j'étais petit, ma mère ne jetait jamais une carcasse de poulet sans l'avoir d'abord fait bouillir cinq heures à feu doux, avec de l'ail, du céleri des carottes, du persil, des oignons etdes herbes aromatiques. Cela produisait un bouillon salutaire pour résister aux rigueurs hivernales.
Lorsque j'étudiais en Allemagne, je partageais mon logement étudiant avec des Polonais et j'entends encore le bruit qu'ils faisaient en suçant la moëlle des os de poulet. Chaque os était méticuleusement vidé avant d'être jeté, et le bouillon servait de base pour faire une soupe.
Au cours de la cuisson, les précieux minéraux des os passent dans l'eau : calcium, magnésium et phosphore sont bons pour votre squelette bien sûr, mais aussi indispensables pour votre cœur et pour la santé de vos muscles. Si vous avez les ongles mous et cassants, vous vous apercevrez que boire du bouillon rendra vos ongles plus durs. Ils pousseront également plus vite. Lorsque vous préparez votre bouillon, ajouter deux cuillères à café de vinaigre de cidre aura comme effet une augmentation du transfert des minéraux des os vers l'eau de cuisson.
Le bouillon contient de la moëlle rouge, qui est riche en cellules myéloïdes progénitrices, précurseurs des globules rouges qui transportent l'oxygène vers vos organes.
Il contient aussi des cellules lymphoïdes progénitrices, précurseurs des globules blancs et des plaquettes sanguines. Les globules blancs combattent les microbes et les plaquettes permettent à votre sang de coaguler quand c'est nécessaire.
Le bouillon est encore plus efficace pour stimuler le système immunitaire si vous y ajoutez de la racine d'astragale fraîche ou séchée. L'astragale est une plante d'origine chinoise. Ajoutez 20 grammes d'astragale 20 minutes avant la fin de la cuisson. A éviter si vous prenez des médicaments immuno-suppresseurs (cyclophosphamides) ou des antimycotiques (méthotrexate).
A l'aide d'une écumoire, retirez l'astragale ainsi que la graisse et l'écume du bouillon à la fin de la cuisson. Laissez-le ensuite refroidir et mettez-le une nuit au réfrigérateur. La graisse remontera à la surface, durcira sous l'effet du froid, etvous pourrez alors la retirer (étant composée essentiellement d'acides gras saturés, vous ne perdrez rien à ne pas manger cette graisse, au contraire).
Vous vous apercevrez peut-être alors que votre bouillon a gélifié. Si c'est le cas, bonne nouvelle : cela veut dire que les os que vous avez fait cuire étaient riches en collagène : le collagène fortifie les os, les disques de votre colonne vertébrale, votre peau, vos ligaments, vos tendons et surtout, surtout... le cartilage de vos os. Le collagène est la matière première de votre cartilage. Si vous en manquez dans votre alimentation, vous risquez de souffrir de problèmes d'arthrose (ce qui est le cas des deux tiers des personnes âgées en France). Lorsque vous réchaufferez votre bouillon, il redeviendra liquide.
Si vous n'avez pas (ou ne voulez pas...) fait cuire vos restes d'os, vous pouvez acheter de la queue de bœuf ou des pattes de poulet, qui font une excellente base de bouillon également.
S'il vous reste encore des réticences à cuisiner une soupe aussi préhistorique, vous serez peut-être intéressé de savoir que le bouillon de carcasse de poule ou d'os de bœuf apporte à votre corps deux acides aminés importants, la glycine et la proline. La glycine est nécessaire pour aider votre corps à fabriquer un antioxydant très puissant, le glutathion, qui neutralise les poisons. La proline, de son côté, a fait l'objet de recherches approfondies et aide à maintenir votre cœur en bonne santé en empêchant les « lipoprotéines a » de coller le long de vos artères et de provoquer la formation d'une plaque d'athérosclérose, facteur d'infarctus.
Le bouillon enfin, est excellent pour atténuer les inflammations du système digestif : syndrôme du colon irritable, maladie cœliaque, maladie de Crohn, boire de bouillon peut vous faire beaucoup de bien. L'effet détoxifiant est particulièrement intéressant les lendemains de fête, et ce d'autant plus que vous aurez peut-être une carcasse de dinde ou de chapon, dont vous ne saurez justement pas quoi faire...
A votre santé !
Jean-Marc Dupuis